Petit clin d’oeil sur deux informations sans rapport …
Deux titres, l’un sur l’autre, à la « une » du Figaro du 23 décembre 2009 : « La France empruntera 188 milliards en 2010 » et « La Bourse de Paris au plus haut de l’année ».
Quel rapport ? Aucun, diront la plupart des lecteurs et observateurs. Après tout, il y a d’un côté les entreprises, gérées avec rigueur et qui font travailler et prospérer l’argent des épargnants et des actionnaires, sont indispensables pour l’emploi, etc. Et de l’autre la puissance publique, à laquelle on recourt souvent (avec le niveau d’impôt que l’on paye, c’est quand même la moindre des choses !), mais qui est gérée de façon tellement dispendieuse que sa dette explose.
Il est pourtant permis de se poser quelques questions quant à un éventuel lien entre ces deux informations, sans verser dans l’idolâtrie de l’entreprise ou, à l’inverse, de la puissance publique.
Une réponse est fournie, toujours dans le Figaro, mais du 28 décembre : « Le beau rebond des bourses mondiales en 2009 », avec une infographie qui illustre le bond des actions Peugeot et Renault (+ 93% chacune !).
CQFD : la « prime à la casse », financée par la dette publique, a littéralement boosté les ventes d’automobiles, qui ont fait décoller les titres des fabricants de voitures, lesquels ont su en même temps modérer les salaires et surtout ne pas augmenter inconsidérément leurs effectifs malgré la reprise des ventes. Ainsi, la dette publique a bien financé la hausse des cours des actions, une hausse qui profite à qui, d’ailleurs ? Cela, l’histoire ne le dit pas. Certainement pas à l’ensemble des contribuables qui, un jour ou l’autre, auront à éponger la dette publique. Un petit clin d’œil en cette fin d’année un peu triste … juste pour dire que nous ne sommes pas dupes : ainsi va l’économie, en ces temps de crise, de mondialisation et d’Europe inachevée, car sans levier réel sur les politiques budgétaires et fiscales des Etats membres. Ainsi va ce qui a déjà conduit à la perte du capitalisme populaire, celui auquel rêvaient les dirigeants – et peut-être aussi les peuples – vers la moitié du siècle dernier. Il y a déjà bien longtemps …