Grand Paris : n’oubliez pas les usagers du RER B Sud !

Dans quelques jours s’engageront deux débats publics de première importance pour l’avenir de la métropole parisienne : le débat sur le Grand Paris et celui sur Arc Express. Dans les différentes instances où je siège, je défendrai l’idée d’une synthèse, à mon avis parfaitement possible, entre ces deux projets que l’on présente souvent – à tort – comme contradictoires.

Même s’ils participent d’une approche et d’une logique d’aménagement du territoire métropolitain sensiblement différentes, l’un donnant la priorité à un réseau devant relier rapidement les pôles de développement économique, l’autre privilégiant la desserte fine de tout le territoire, il me semble que nous pourrions parvenir à une combinaison des deux approches qui permettrait de renouer avec une conception équilibrée de ce que doit être une métropole de l’avenir, donnant autant de place à la formation, la culture, les relations entre les hommes qu’à la production économique quelles qu’en soient ses formes.

Mais, surtout, je me battrai pour que ne soit pas négligé, à la faveur de ces grands débats, ce qui aujourd’hui existe, et existe de plus en plus mal : le réseau actuel du RER. Je me suis donc résolument engagé aux côtés de Vincent Delahaye, maire de Massy, et des maires des communes de la ligne du RER B Sud (Gare du Nord — Saint-Rémy-les-Chevreuse — Robinson) dans la création d’une « association des villes du RER B Sud » destinée à rassembler les élus locaux de toutes les villes concernées.

Depuis plusieurs années en effet, les dysfonctionnements s’accumulent pour les usagers qui empruntent la ligne de Sceaux, dite ligne B du RER Sud : retards systématiques, annulations de trains, pannes diverses, sont devenus le lot quotidien des Franciliens du sud. Cette ligne a connu en 2009 le taux de régularité le plus bas de toutes les lignes RER avec 78 %. Pourtant, la ligne B du RER transporte 800 000 personnes par jour, soit près de la moitié de ce qui est prévu dans vingt ans pour le Grand Huit ! Et l’ensemble du réseau RER transporte d’ores et déjà le double de voyageurs que ce qui est prévu pour le Grand Huit !

Face à l’incompréhension et au mécontentement grandissant des usagers, les maires des villes desservies par la ligne B Sud sont intervenus à plusieurs reprises auprès des autorités compétentes (RATP – STIF) pour demander des améliorations notables des équipements et des infrastructures. A ce jour, malgré leur mobilisation et de nombreuses pétitions, les résultats ne sont toujours pas à la hauteur des espérances, loin s’en faut. Il est donc temps de s’unir pour faire en sorte que la ligne B Sud du RER ne soit pas la grande oubliée des débats publics qui s’engagent.

On ne peut en effet qu’être très inquiet du phagocytage de tous les moyens disponibles par les nouveaux projets. Ainsi, dans tout le dossier soumis au débat public (plus de mille pages), je n’ai pas trouvé trois phrases pour évoquer la situation catastrophique de la ligne B Sud du RER ! Même les chiffres de fréquentation actuels ne figurent pas ! C’est très surprenant de lancer ainsi un débat aussi important sans prendre la peine d’une analyse sérieuse de l’état des lieux. Je crains que les usagers actuels ne comprennent pas très bien que toute la priorité soit donnée à un réseau de transport qui ne sera opérationnel que lorsqu’une bonne partie d’entre eux seront retraités.

L’association que nous venons de créer travaillera en étroite relation avec les associations d’usagers et leur donné d’ores et déjà rendez-vous pour une rencontre le 18 octobre prochain. Notre objectif commun : obtenir rapidement des engagements concrets et un calendrier précis pour une amélioration pérenne de la ligne.

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