Amateurisme à tous les étages !

Sans doute pour faire diversion après l’échec des régionales, le porte parole du gouvernement et ministre de l’Education nationale vient d’encourager les écoles à venir à la semaine de quatre jours et demi. Il a oublié que son prédécesseur avait autoritairement supprimé l’école le samedi matin, obligeant ainsi des communes où régnait un consensus très large – comme Sceaux – à renoncer aux rencontres parents – professeurs du samedi, aux fêtes d’école, au lien social formidable que constituait le regroupement des parents devant l’école en fin de matinée du samedi, après avoir fait leurs courses au marché !

De tout cela, le ministre précédent n’en avait cure. Comme il n’avait cure d’une certaine forme de « décentralisation » et de l’application du principe de subsidiarité, qui conduisent à laisser la décision se prendre au plus bas niveau possible afin d’être mieux en phase avec les attentes des citoyens.

Voici maintenant qu’il faudrait procéder à un retour en arrière, puisque l’on vient de constater que le rythme des quatre jours conduit à de trop longues journées pour les enfants et handicape la qualité de leur apprentissage. Fort bien. Mais cet état de fait était déjà connu il y a deux ans, et cela n’a pas fait sourciller le ministre d’alors ! On reste donc confondu devant l’amateurisme qui règne au plus haut niveau. Et ce d’autant plus que l’élaboration de la décision souffre pour le moins de quelques lacunes : la concertation avec les élus locaux a été réduite à sa plus simple expression. Or, généraliser l’école le mercredi matin entraîne de lourdes conséquences en terme de transports scolaires, d’organisation des équipes de travail dans les écoles, de remise en cause des activités sportives et socio-culturelles dont une bonne partie se déroule le mercredi, centres aérés, etc. Toutes ces préoccupations, bien concrètes et concernant la vie quotidienne des familles, sont balayées d’un revers de main : les maires et leurs équipes – et avec eux les associations et clubs locaux – se débrouilleront. « On » compte sur eux, même si « on » les accuse aussi de trop dépenser. Mais nous n’en somme plus à une contradiction près.

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