Paris Métropole : un nouvel élan, un nouveau défi
Lors de sa session plénière du vendredi 25 juin 2010, le conseil général des Hauts-de-Seine a décidé à l’unanimité d’adhérer au syndicat mixte d’études Paris-Métropole, fondé en juin 2009 et comptant déjà près de 120 collectivités adhérentes.
Intervenant lors de cette séance publique, je me suis bien évidemment réjoui de cette décision et de l’esprit dans lequel elle était prise. J’ai ainsi rappelé que Paris-Métropole, dont la ville de Sceaux est membre fondateur, fait suite à la Conférence métropolitaine, que nous avions lancée en 2006, elle-même issue de rencontres plus informelles que quelques « pionniers », élus locaux de la banlieue, organisaient de façon régulières depuis 2002 avec Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris qui en avait reçu délégation du maire de Paris. Le travail de fourmi effectué par Pierre tout au long de ces années pour « recoudre » le lien entre Paris et sa banlieue porte enfin ses fruits, et c’est très heureux pour l’agglomération parisienne, ses territoires, ses acteurs, ses habitants.
Pour ma part, m’étant prononcé, seul ou presque, dès 2001, pour une gouvernance unifiée de l’agglomération parisienne, j’ai participé avec enthousiasme à cette lente maturation des esprits, quand bien même les sarcasmes de pacte avec l’ « ennemi » (entendez, les maires de gauche …) ne m’ont pas épargné, jusqu’à conduire les instances de l’UMP à investir une liste contre celle que je menais lors des élections municipales de 2008. Dans les multiples rencontres de la conférence métropolitaine, puis des groupes de travail et commissions de Paris-Métropole, j’ai rencontré de nombreux élus locaux, maires pour la plupart, avec leur personnalité propre, fortement attachés à l’identité de leur ville, engagés dans le développement de leur territoire, voulant à toute force améliorer les conditions de vie et d’épanouissement de leurs habitants : logement, transports, attractivité économique, formation, politique culturelle, etc.
Ces échanges, bien éloignés du classique affrontement droite-gauche considéré par d’aucuns comme le « nirvana » de l’action politique, m’ont en tout cas renforcé dans mes positions indépendantes, dictées par le seul soutien de ce que je crois aller dans le bons sens pour une métropole mieux organisée et offrant les meilleures conditions de vie et de développement, au travers le rassemblement des élus locaux du territoire métropolitain. Le reste m’indiffère plutôt, et je constate d’ailleurs que les réunions de Paris-Métropole n’ont en aucune manière cessé pendant la campagne pour les élections régionales et que le climat de ces rencontres n’en a d’ailleurs pas été modifié.
Ainsi, dans quelques semaines, la quasi-totalité des collectivités aura adhéré à Paris-Métropole. L’adhésion des villes dirigées par un maire Nouveau Centre «était acquise depuis quelques jours. L’adhésion du conseil général des Hauts-de-Seine vaut « autorisation » pour toutes les collectivités dirigées par un maire UMP de les imiter, même si quelques-unes d’entre elles avaient déjà sauté le pas, dès les premières pour certaines comme Nogent-sur-Marne.
Le travail reste immense, même si nous l’avons amorcé. Paris-Métropole sera l’interlocuteur global naturel de l’Etat et la société du Grand Paris. Pour travailler de manière constructive – comme cela a toujours été son souhait, y compris pendant la discussion du projet de loi « Grand Paris » – il lui faut peu à peu bâtir sa doctrine, ses valeurs, ses lignes de force. Celles-ci sont déjà esquissées. Mais il convient qu’elles soient maintenant expliquées à tous, discutées, et enfin et surtout, partagées comme étant celles de tous les territoires de la métropole. Un travail de construction collaborative, où chacun s’écoute et se respecte. Tout sauf un affrontement, bloc contre bloc. Cela ne sera pas si facile, et il faudra que chacun fasse sa part d’efforts pour les uns en accueillant avec pédagogie les nouveaux entrants, pour les autres en acceptant les règles – souvent non écrites – que nous nous sommes fixées depuis des années et qui, nous en sommes convaincus, sont indispensables pour que Paris-Métropole soit la coopérative de production d’initiatives et de projets qui fasse « décoller » toute la métropole, aux côtés des dispositifs puissants mis en place par la loi mais, qui, si on n’y prend garde, risquent de « miter » le territoire métropolitain.
C’est en tout cas un défi immense pour tous les élus locaux de la métropole, auquel les élus de Sceaux – qui tient une place à part dans cette relation entre Paris et sa banlieue comme l’a montré Emmanuel Bellanger dans un ouvrage « Sceaux et le Grand Paris », récemment édité par la Ville – apporteront tout leur enthousiasme.