La réforme de l’école primaire a été prise complètement à l’envers !

J’ai noté avec intérêt la proposition du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, d’étudier la réduction des vacances d’été à 6 semaines.

Pour autant, cette proposition, venant maintenant, montre bien que la réforme de l’école a été prise à l’envers, en voulant commencer par la modification des rythmes scolaires de la semaine et organiser celle-ci sur neuf demi-journées au lieu de 8. En effet, à nombre d’heures annuelles égales, les heures gagnées sur les vacances permettraient d’organiser encore différemment la semaine, par exemple en instituant l’école un samedi sur deux par exemple, sans toucher au mercredi. Nous pratiquions, à Sceaux comme dans près de la moitié des communes du département des Hauts-de-Seine, cette organisation avant la suppression abrupte et regrettable, voici 5 ans, par un précédent ministre, de l’école le samedi matin.

En réalité, l’école primaire souffre de quatre problèmes principaux, qu’il faut prendre dans l’ordre :

  • Les programmes : ils sont sans doute trop chargés et ne font pas suffisamment de place aux enseignements fondamentaux.
  • La formation des enseignants : elle a été progressivement supprimée depuis près de 50 ans ; rappelons qu’à cette époque, les élèves entraient à l’école normale sur concours en fin de troisième, signaient un contrat et bénéficiaient pendant 4 ou 5 ans d’un enseignement général d’une part, mais aussi à la pédagogie d’autre part ; le résultat était des enseignants formés à ce métier, et ayant vraiment choisi de l’exercer.
  • La durée de l’année scolaire : il convient effectivement, sans doute, de réduire de deux à trois semaines la durée des vacances d’été.
  • Les rythmes de la semaine et de la journée scolaire : la journée doit être réduite en terme d’heures d’apprentissages et la semaine mieux équilibrée ; mais ceci ne doit être réglé qu’à la fin, une fois les solutions aux autres problèmes au moins définies.

C’est pour avoir mené une démarche contraire à la logique que le ministre court aujourd’hui le risque de faire échouer totalement toute réforme de l’école primaire, dont notre pays, s’il veut reprendre confiance en lui-même, a pourtant un urgent besoin. En outre, en négligeant l’impact de la modification de l’organisation de semaine sur la vie de toute la ville, et notamment des activités culturelles, sportives et de loisirs, en même temps qu’il créait des attentes qui seront souvent déçues chez les parents quant à un développement de ces activités dans l’école – ce qui est généralement matériellement impossible -, le ministre a rendu encore plus difficiles les choses pour les élus. C’est tout-à-fait dommage.

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