La Défense, nouvelle « city » : un bon choix ?

De façon assez surprenante, le président de la République a annoncé fin juin que l’idée qui lui aurait été soufflée par le président du conseil général des Hauts-de-Seine de faire de La Défense une nouvelle « city financière » concurrençant celle de Londres lui semblait séduisante.

Sans doute le président dispose-t-il d’éléments d’information et de réflexion que les simples élus locaux de base, conseillers généraux ou maires, ne connaissent pas. Pour autant, un tel choix reste surprenant.

Ce qu’il est convenu d’appeler « l’industrie financière » – et dont on a vu la « solidité » depuis un an – n’apporte pas grand chose au progrès de notre société et au bonheur des hommes. Elle est tout au plus nécessaire au développement des sciences et des techniques, à l’apport de bien-être et de développement personnel de chacun, si elle sait en rester à sa mission première, qui est d’apporter les ressources en capital pour financer le progrès et sa diffusion la plus large possible. Ce qu’elle fait de plus en plus mal … Pour le reste, la spéculation éhontée et socialement inutile qui, d’ailleurs, reprend au nez et à la barbe des plus hauts dirigeants politiques, nous n’en avons ni besoin, ni envie. Pourquoi donc vouloir faire de La Défense une vitrine de ces déviances ? Même fiscalement, cela n’a pas d’intérêt pour les ressources publiques : les traders gagnent beaucoup … et bénéficient à plein du fameux bouclier fiscal.

Ce choide la « finance » ets d’autant plus surprenant que nous avons, sur le territoire des Hauts-de-Seine et, au-delà, de la métropole francilienne beaucoup d’autres atouts, comme nos centres de recherches publics et privés dans le domaine de la santé et de l’environnement. Pourquoi ne pas faire de La Défense l’un des pôles en la matière ? Pourquoi ne pas mettre cette concentration unique en France, voire en Europe, au service des innovations de demain, là où, on le sait, se gagneront les batailles économiques du siècle ?

Nous avions déjà pu constater une certaine désaffection de nos dirigeants alto-séquanais pour la science et la recherche, depuis de nombreuses années. Alors même que notre pays produit parmi les meilleurs scientifiques et ingénieurs au monde, l’innovation technologique est reléguée au second plan, au profit de ce qui brille à court terme, la finance par exemple. C’est évidemment une erreur. Déjà, dans le sud parisien, existe la Vallée scientifique de la Bièvre. Préservons ce qui existe, diffusons davantage la culture scientifique, soutenons l’Université et la recherche dans le monde du vivant, organisons des plates formes capables d’accueillir des petites équipes innovantes et passionnées par autre chose que leur bonus de fin d’année. Voilà une vraie vocation pour La Défense de demain, en lien avec le sud du département dont plus personne ne semble se soucier.

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