Sceaux s’engage fortement sur le logement social
Alors que s’ouvre le congrès de l’Union social pour l’habitat, Philippe Laurent, maire de Sceaux, a annoncé que la ville de Sceaux s’engageait sur un programme de développement de logements sociaux de 550 unités sur les 10 années qui viennent, dont 440 en construction neuve et 110 en conventionnement.
« Il s’agit de projets dont nous savons où nous allons les faire, et dont nous détenons la maîtrise foncière pour environ la moitié d’entre eux, explique Philippe Laurent. Pour cela, la Ville utilise tous les outils disponibles et vient par exemple de signer l’une des premières conventions avec l’établissement public foncier des Hauts-de-Seine. Le lancement d’une OPAH est également programmé dès le début 2008. La réalisation de cet objectif – dont la majeure partie se fera par Sceaux Habitat car nous souhaitons en conserver l’entière maîtrise – mobilisera des moyens financiers importants pour la Ville : la Ville subventionnera chaque logement familial construit à hauteur d’environ 25 000 €, soit cinq fois plus qu’en moyenne ! ».
Cet effort considérable permettra – compte tenu des programmes privés, peu nombreux, actuellement connus, de faire passer le ratio de logements sociaux de 11,6% actuellement à 16,8% en 2017. « Avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons pas faire mieux compte tenu des contraintes propres à la Ville », explique Philippe Laurent. « Pour atteindre les fameux 20%, il faut que l’Etat lui-même, par l’intermédiaire de la Caisse des dépôts et d’Icade, accepte de réintégrer dans le secteur du logement social une partie au moins des logements qu’il en a fait scandaleusement sortir aux Blagis, pour conduire une politique désastreuse d’augmentation des loyers, ce qui a conduit la Ville de Sceaux a en demander l’expropriation jusqu’alors refusée par le préfet ».
Le maire de Sceaux pointe également la grande difficulté du financement, avec des règles beaucoup trop tatillonnes inadaptées aux petites opérations qualitatives (pourtant gages d’une bonne insertion urbaine) et ne tenant aucun compte de l’explosion des coûts de la construction, venant s’ajouter au poids du foncier. Pour Philippe Laurent, « l’approche gouvernementale en matière de logement manque singulièrement d’ambition et surtout ne donne pas assez la priorité à la qualité architecturale et à la durabilité des constructions, ce que nous paierons dans 20 ou 30 ans ».