Sceaux au cœur du cône sud francilien de la recherche et de l’innovation.
J’ai participé le 3 juillet 2009, comme rapporteur de l’une des deux tables rondes, à la seconde conférence du cône sud francilien de la recherche et de l’innovation, dont l’initiative revient à la conférence territoriale de la Vallée scientifique de la Bièvre (VSB). La première conférence s’était tenue à Sceaux, il y a un an.
Cette table ronde, qui réunissait élus, présidents d’universités, responsables de t de recherche publics et privés représentants de l’Etat et experts avait comme sujet de débattre sur la place que doit et peut avoir ce cône sud (incluant notamment Paris, la VSB, le plateau de Saclay, Evry, Créteil, …) au sein de la métropole parisienne et francilienne, et sur la cohérence urbaine et scientifique de la démarche.
Je me plais souvent à rappeler que la ligne de Sceaux a « conduit » les développements universitaires au sein de cet espace du cône sud francilien, de Paris à Orsay et Saclay. Mais s’ils ont été comme canalisés ou orientés par cette infrastructure, comme par d’autres grandes décisions d’aménagement du territoire, ils n’ont pourtant jamais vraiment été organisés.
Car chaque territoire, avec son attractivité singulière – je pense à la VSB, où l’insertion des établissements dans la ville, en cœur de métropole, offre le potentiel d’une forme originale de campus urbain – essaie de répondre, à son échelle, aux enjeux d’attractivité et de développement.
C’est important, mais chaque territoire ne tient qu’un bout de la solution : le développement du plateau de Saclay, avec de grands équipements scientifiques, ne doit pas faire oublier tout l’intérêt stratégique d’un territoire comme celui de la Vallée Scientifique de la Bièvre, qui offre des potentiels de développement insérés dans le tissu urbain de la métropole, articulés, avec des espaces d’application et de développement, comme ceux des hôpitaux ou des PME-PMI.
Mais en même temps, l’échelle régionale et celle du cône sud sont évidemment essentielles.
Un exemple : après une réflexion menée au sens de la VSB, la ville de Gentilly a lancé le projet, déjà très avancé, du développement d’un pôle d’accueil des chercheurs en mobilité – et notamment des chercheurs étrangers – sur un site autour de la Cité internationale universitaire de Paris. De tels équipements ne peuvent se concevoir sans une large mobilisation. Il faut les penser d’emblée à l’échelle des besoins du cône sud francilien.
Les territoires à l’initiative de la conférence du cône sud francilien de l’innovation ont ainsi décidé d’engager la réalisation d’un « plan de référence » des pôles de recherche, d’enseignement supérieur et de recherche-développement au sein du cône sud francilien de l’innovation. Ce plan de référence aura quatre objectifs :
– permettre une vision claire et partagée des implantations et des développements scientifiques et universitaires, des pôles de compétences, d’innovations et de développements économiques qu’ils dessinent ;
– identifier les conditions territoriales pour leur plus grande visibilité internationale, dans la mesure où la relative illisibilité actuelle est très pénalisante pour tous les acteurs et le territoire lui-même ;
– constituer un outil permettant aux collectivités territoriales et à l’Etat de coordonner, voire de mutualiser, leurs actions dans le domaine des grands services à la vie scientifique et universitaire, comme le logement, et d’être à l’initiative ensemble sur de nouveaux projets ;
– établir un cadre de référence au regard des enjeux universitaires et scientifiques pour la mise au point des grandes orientations d’aménagement territorial, comme notamment le métro automatique régional ou le développement du pôle d’Orly.
Ce « plan de référence » s’inscrira naturellement dans les orientations définies par le SDRIF, en cours de négociation entre la région d’Ile-de-France et l’Etat. Il le prolongera d’une certaine manière.
Une seconde suggestion que j’ai formulée est de saisir le nouveau syndicat mixte Paris-Métropole d’une réflexion sur les grandes organisations et polarités dans la recherche et les économies de la connaissance au sein de l’espace métropolitain.
Si le « cadre territorial » des pôles d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation peut être travaillé à l’échelle du cône sud francilien de l’innovation, leurs développements et leurs grandes spécialisations impliquent un cadre de référence élargi. Aussi, il sera proposé à Paris Métropole d’engager, sur ce sujet, une réflexion collective.
Pour autant, je suis très convaincu de longue date – et ma formation d’ingénieur n’y est peut-être pas étrangère – que l’innovation doit s’ancrer dans le territoire, que les femmes et les hommes qui travaillent dans la recherche et l’innovation ont besoin d’enracinement local, de conditions de travail favorables, de la présence et du soutien des élus territoriaux qui, seuls, peuvent garantir la cohérence globale de la démarche. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, notre plan local d’urbanisme de Sceaux mettra notamment l’accent sur l’importance du maintien et du développement des établissements universitaires, du logement à prix abordable pour les étudiants et pour les chercheurs, de la capacité de la Ville à accueillir de façon permanente les enseignants de toutes disciplines, comme Sceaux a su le faire par le passé.