« Ne cassons pas l’outil original qu’est le CAUE ! «
L’on doit s’étonner d’une disposition figurant dans l’avant-projet de loi de décentralisation et fusionnant de fait, dans chaque département, le Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) avec d’autres structures créées ou à créer dans le domaine de l’ingénierie territoriale.
Cette proposition risque de détruire un travail de 35 ans – puisque les CAUE ont été créés par la loi sur l’architecture de 1977 – de sensibilisation et de formation des acteurs de l’aménagement et de la construction, de conseils aux particuliers, de progression dans la qualité architecturale et urbaine, de conquête environnementale, qu’a permis le réseau des CAUE, qui rappelons-le, exercent une mission de service public. S’il est utile de rechercher toute synergie sur le territoire entre structures de conseil et d’accompagnement, il ne semble pas pour autant pas souhaitable de diluer le CAUE dans un vaste ensemble, dont on peut craindre que les préoccupations de qualité architecturale notamment ne soient pas la priorité. En outre, la structure CAUE est originale, car elle rassemble dans sa gouvernance les élus, les professionnels et les services de l’Etat, notamment les DRIEA et les ABF. Il s’agit d’une structure de conseil, d’un lieu de débats et d’échanges, indépendante des pressions, et en aucun cas d’un lieu où l’on décide. Et c’est indispensable compte tenu de la matière traitée.
Il faut donc appeler à une prise de conscience rapide sur ce sujet important – dont les conséquences ne seront pas visibles immédiatement, mais comme souvent dans quelques années – et souhaiter que la ministre de la Culture, dans le domaine de laquelle exercent les CAUE, ait la capacité de faire entendre auprès de ses collègues les arguments particulièrement fondés du réseau CAUE.