Métropole du Grand Paris : un immense gâchis
Je n’ai pas participé, ce lundi 28 octobre 2013, à la signature officielle du contrat (CDT) et du schéma (SDT) de développement territorial de la Vallée scientifique de la Bièvre (VSB). Cette signature, c’est en effet la première mascarade à laquelle donne lieu le projet insensé de Métropole du Grand Paris. Le premier acte d’un immense gâchis.
Le territoire en question rassemble 18 communes du sud parisien entre Paris et le plateau de Saclay, à cheval sur le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine, compte près de 600 000 habitants et dispose d’atouts importants. Nous travaillons ensemble, avec tous les maires et élus du territoire sur ce dossier depuis maintenant 15 ans. Nous avons réussi à faire émerger ce territoire, à le faire reconnaître comme un territoire pertinent, à engager les collectivités territoriales qui le composent dans un projet commun de développement, basé sur des valeurs partagées … Un travail inlassable, cohérent et tenace, alors même que certains d’entre nous – dont j’étais – étaient l’objet de critiques pour avoir voulu collaborer au-delà de nos familles politiques. Aujourd’hui, le résultat est là, le schéma et le contrat tiennent la route. Sur le papier.
Parce qu’il en sera tout autrement dans la réalité. Ce travail collaboratif est en effet « foulé aux pieds » par la majorité socialiste de l’Assemblée nationale, qui a contraint le gouvernement à soutenir un projet « insensé » de recentralisation absolue des pouvoirs d’urbanisme et d’aménagement dans l’agglomération parisienne, en créant une nouvelle collectivité (la « Métropole du Grand Paris ») absorbant toutes les communautés d’agglomération existantes en petite couronne et, par conséquent, annihilant toutes les actions initiées en matière de développement territorial.
Disons-le clairement : en combattant ainsi les dynamiques territoriales créées à l’initiative des élus – et souvent avec le soutien des préfets ! -, le pouvoir central crée à nouveau les conditions d’un rejet de Paris par la banlieue, au rebours de ce que souhaitaient les élus, et le maire de Paris lui-même ! Ce projet rend inutiles les efforts faits depuis 15 ans, comme celui que nous avons fait autour de la VSB. Beaucoup d’élus locaux de tous bords en conçoivent une grande amertume et prévoient un arrêt de tous les projets d’aménagement et de logement.
Je rappelle que le syndicat mixte Paris Métropole a voté le 20 septembre dernier, sur ma proposition et avec une majorité de 75%, un texte qui propose une démarche métropolitaine, mais construite à partir des territoires et non du seul Paris. Seuls des élus socialistes – et pas tous – ont voté contre notre texte. Toutes les autres familles politiques l’ont adopté. Il faut enfin que le gouvernement et la majorité parlementaire écoutent le terrain et les élus locaux, plutôt que les technocrates de l’appareil socialiste et les hauts fonctionnaires (ce sont souvent les mêmes …). Et permettent enfin à Paris et à son agglomération de progresser positivement pour conserver sa qualité de ville-monde, attractive, solidaire et rayonnante.