Le génie collectif français, ressource de 2017

Ces dernières années auront été particulièrement éprouvantes pour notre pays et son peuple : terrorisme, crispations identitaires, contexte géopolitique, chômage, perte de confiance en l’avenir. Et pourtant, il y a des raisons objectives d’espérer que 2017 offrira de nouvelles opportunités et une situation plus optimiste.

En France, le premier semestre sera indiscutablement marqué par l’élection présidentielle puis par les législatives. Entre les « nuit debout », l’explosion de l’utilisation des réseaux sociaux et les débats au cours des primaires de la droite et du centre, 2016 aura été l’année du retour du citoyen. Pour la première fois depuis longtemps, le contenu des projets a tenté de prendre le pas sur la communication, sans toujours y parvenir car, en même temps, la « peopolisation » de la vie politique s’est malheureusement encore accrue, avec la très regrettable complicité des principaux acteurs. Il reste que le clivage gauche/droite s’est ravivé sur les fronts économique, social et culturel. En 2017, il nous appartiendra de poursuivre – en en gommant les aspects contestables – ce sursaut collectif. Collectif, car l’engagement de tous sera nécessaire pour écarter les populismes et décider du modèle de société que nous voulons vraiment, hors de toute idéologie dépassée.

Dans un monde occidental fragilisé par les faiblesses de la mondialisation, le contrat social est redevenu un sujet. L’élection américaine s’est en partie jouée là-dessus et il y a peu de chances pour que les pays européens concernés par des scrutins en 2017 y échappent à leur tour. Le modèle social français repose sur la solidarité nationale et sur des fonctions collectives assurées en priorité par des services et des agents publics. Ces deux piliers assurent à ceux qui en ont besoin une aide essentielle, et aux autres la sérénité de ne pas tout perdre du jour au lendemain. C’est une des grandes responsabilités des pouvoirs publics, de l’État et des collectivités territoriales, que d’organiser cette entraide, surtout dans les périodes de grandes difficultés économiques. La France, qui a su préserver cela, est un cas quasi unique dans le monde, et les comparaisons n’ont ainsi pas lieu d’être.

La réforme devrait moins se jouer sur la remise en cause d’un système de services publics qui a fait ses preuves que sur son adaptation toujours nécessaire, par exemple en accroissant les possibilités données aux élus locaux d’adapter leur action aux spécificités territoriales. A ce titre, la décentralisation est pleinement ancrée dans le 21e siècle. Tandis que les Etats peinent à s’entendre entre eux et à définir des feuilles de route, les collectivités territoriales mettent en œuvre – de longue date déjà – des politiques publiques innovantes en matière d’aménagement urbain, de développement durable, de solidarité de proximité, de lutte contre la fracture numérique ou encore d’accueil des migrants fuyant la guerre ou la pauvreté. Souhaitons que l’année 2017 marque un renouveau dans la confiance et le dialogue Etat/collectivités, et qu’elle soit le point de départ d’une profonde réforme de la répartition des ressources publiques.

Les territoires font battre le cœur de la France. A l’automne 2017, Paris saura si, désignée ville organisatrice des Jeux Olympiques 2024, elle fera battre le cœur du monde. Pour les Franciliens, ce choix constituerait une excellente nouvelle car la mutation de la métropole s’en trouverait accélérée. Mais c’est au final tout le pays qui gagnerait tant l’organisation de grands évènements sportifs a toujours permis de resserrer les liens de la cohésion sociale (souvenons-nous de la France « black blanc beur » de 1998, de la fête populaire pendant les championnats du monde d’athlétisme de 2003, de l’ambiance dans les « fan zones » durant le dernier Euro ou du bord des routes du Tour de France chaque mois de juillet).  

Ces dernières années, c’est précisément notre « vivre-ensemble », qui fait aussi le rayonnement et l’attractivité de notre pays, qui a été visé par les attaques terroristes. Si celles-ci ont pu ébranler nos certitudes, elles ont aussi ravivé la flamme d’une nation qui a su tenir bon contre les tentations du repli identitaire et de l’individualisme. Solidarité et fraternité : c’est tout le génie collectif français. En 2017, ce sera encore ensemble que nous avancerons.  

Bonne année à toutes et à tous !

 

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