Le CSFPT est l’un des acteurs majeurs du dialogue social dans la fonction publique
Dans le cadre de la présidence du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, Philippe LAURENT a participé à la « grande conférence sociale » réunie par le gouvernement les 9 et 10 juillet 2012 et a été reçu le 11 juillet 2012 par Marylise LEBRANCHU, ministre de la Réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique.
A ces occasions, il a rappelé avec force les « importantes spécificités de la fonction publique territoriale », parmi lesquelles la vitalité du dialogue social tel qu’il s’organise au sein même des collectivités territoriales et, au niveau national, au sein du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT).
« Nous rejetons catégoriquement toute idée de fusion des trois fonctions publiques, qui irait sans aucun doute dans le sens d’un appauvrissement du service public local, au plus près des besoins des habitants », a affirmé Philippe LAURENT.
Il a également évoqué les interrogations provoquées par la mise en place, début 2012, du Conseil commun de la fonction publique (CCFP). « Si le besoin d’une instance de coordination inter – fonctions publiques est réel, la façon dont se construit le CCFP, résulte, selon le président du CSFPT, d’une incompréhension de la façon dont fonctionnent les collectivités locales, des valeurs et des compétences portées par la fonction publique territoriale, de la chance historique qu’a constitué pour notre pays la décentralisation dont l’une des conditions essentielles est l’existence d’une FPT reconnue et structurée ».
« Pour autant, la fonction publique territoriale doit continuer d’évoluer et se rendre encore plus adaptable aux contraintes issues d’un environnement mouvant et incertain, poursuit Philippe LAURENT. La FPT doit ainsi constituer l’un des leviers majeurs de la solidarité républicaine qui doit unir le peuple et lui permettre d’échapper à la pression toujours plus forte de puissances mues par d’autres considérations que l’intérêt général ». Le dialogue social doit évidemment y être renforcé : c’est la raison pour laquelle « nous sommes déterminés à faire aboutir la mise en place du collège des employeurs territoriaux prévu par la loi de 2007, qui peut constituer l’un des leviers majeurs de la négociation collective dans les prochaines années ».
Le président du CSFPT a également proposé à la ministre d’approfondir le travail sur certains chantiers jugés prioritaires, comme :
- la gestion des âges et la réorientation professionnelle en cours de carrière,
- la refonte des grilles statutaires,
- la lutte contre la précarité,
- le développement de la formation en alternance,
- l’action sociale en direction des agents, avec un premier bilan de la loi de 2007
- l’adaptation permanente du contenu des concours,
- l’accélération de la mise en place des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail au sein des collectivités territoriales
- lutte contre les discriminations et pour l’égalité femmes-hommes, dans une fonction publique territoriale qui compte 60% de personnel féminin.
Philippe LAURENT a également proposé à la ministre que le CSFPT soit consulté « en amont » sur les conséquences du prochain acte de décentralisation pour les agents territoriaux. « Cela n’a pas été le cas pour la loi de 2010, ce qui a pu provoquer frustrations, incompréhensions et inquiétudes, a rappelé le président du CSFPT. Or, la décentralisation ne réussira évidemment pas contre, ou même sans, les agents territoriaux eux-mêmes. C’est donc l’intérêt même de la réforme que d’associer agents et employeurs, à travers le CSFPT, à l’élaboration même des textes de décentralisation. J’ai dit à la ministre notre disponibilité. Elle a bien voulu en prendre acte et confirmer qu’elle partageait pleinement cette façon de concevoir les choses ».