La schizophrénie aggravée du pouvoir central !
L’attitude du pouvoir central à l’égard des collectivités locales et des élus locaux relève décidément d’une schizophrénie aggravée.
Le matin, le pouvoir central demande aux collectivités d’accélérer leurs investissements dans le cadre du plan de relance. A midi, il leur enjoint d’ouvrir de nouvelles places de crèches et de multiplier par dix le nombre de caméras de vidéo-surveillance. Le soir, il fustige l’augmentation de leurs dépenses et les accuse de remettre en cause l’effort de redressement des finances publiques !
Pour ma part – et malgré toute la bonne volonté dont je souhaite faire preuve car je suis convaincu de l’intérêt majeur de restaurer la confiance entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux -, je ne peux qu’exprimer ma totale incompréhension du discours accusatoire tenu par le Premier ministre vendredi 18 septembre, au Puy-en-Velay. Les collectivités assurent près des trois-quarts des investissements publics. Elles maintiennent les services publics locaux en bon état de fonctionnement, avec une qualité de gestion qui n’a rien à envier à celle de l’Etat et de ses établissements publics. Au lieu de le reconnaître, tout simplement, et de travailler en confiance avec les pouvoirs locaux, les représentants de l’Etat ne cessent de dénigrer l’action des 500 000 élus locaux de France. Pire, les réformes annoncées – de la taxe professionnelle aux institutions locales – aboutiront à un très important affaiblissement de la capacité d’action et des marges de manœuvre des collectivités, et tout spécialement des régions et des départements. Ce sont tous les Français, dans tous les aspects de leur vie quotidienne, qui paieront un jour le prix des déclarations et décisions irresponsables uniquement dictées par l’obsession comptable. Mais il sera trop tard lorsqu’ils s’en apercevront : le tissu local de notre pays sera détruit.
La soi-disant mauvaise gestion des collectivités locales, leur prétendu endettement excessif, l’incompétence supposée des élus locaux et de leurs équipes, … autant « d’idées reçues » que je dénonce et tente de démonter dans « Décentralisation : en finir avec les idées reçues », paru début septembre 2009 (Ed. LGDJ).