JO 2024, première victoire pour le Grand Paris !
Le XXIème siècle sera celui des villes-mondes. C’est au sein de ces grandes métropoles que se concentrera l’activité humaine et économique, et celles-ci seront autant un point de passage pour les voyageurs du monde entier que l’étendard des nations qui les accueillent. Créer la métropole du Grand Paris le 1er janvier 2016 était une nécessité qui s’imposait à nous pour répondre au moins à un impératif : ancrer la capitale française dans son siècle et la faire rayonner à travers le monde, à l’image de Londres, New-York, Shanghai…
J’ai depuis longtemps plaidé pour que la métropole du Grand Paris soit l’instrument de projets innovants et utiles aux populations, au-dessus de toute querelle partisane et en bonne intelligence avec la Région. Dès 2001, j’ai été l’un des rares élus à engager la réflexion sur le Grand Paris, et j’ai participé activement à son évènement fondateur : le séminaire « Paris et les collectivités territoriales du cœur de l’Ile-de-France : quelles formes de coopération ? ». Près de deux ans après son installation, la Métropole du Grand Paris a à son actif d’exister et d’élaborer progressivement une « doctrine » métropolitaine. Pour autant, les Franciliens n’en connaissent pas les réalisations, et elle peine à être identifiée dans ses missions, voire son périmètre.
Après les deux révolutions urbaines que notre capitale a connues sous l’impulsion du baron Haussmann au Second Empire puis lors des Trente Glorieuses avec les villes nouvelles et le développement du RER, Paris voit aujourd’hui ses frontières se redéfinir une troisième fois avec le projet métropolitain, qui accueillera dans quelques années les Jeux Olympiques. Une manifestation qui, en investissant le territoire métropolitain et régional, viendra ainsi soutenir la transformation difficilement engagée par la Métropole.
Pour preuve, les épreuves se tiendront dans toute l’Ile-de-France, et au-delà : le village olympique en Seine-Saint-Denis, l’équitation au Château de Versailles, le golf et le cyclisme à Saint-Quentin-en-Yvelines, la gymnastique à Nanterre, des épreuves par équipes au Bourget et à la Courneuve, ou encore les épreuves nautiques sur la base de Vaires-sur-Marne. Ce grand projet participera au désenclavement de certaines communes et enclenchera de nouvelles dynamiques territoriales, notamment grâce à l’agrandissement du réseau de transports publics. En effet, le projet du Grand Paris Express, dont le calendrier devrait être revu à l’aune des Jeux, permettra de moderniser le réseau tout en créant de nouvelles liaisons entre les territoires.
Au-delà des considérations « matérielles », ce sont les valeurs défendues par les élus du Grand Paris qui sont honorées à travers le projet des Jeux Olympiques de 2024, et je m’en félicite. D’abord l’inclusion. Jamais une candidature aux Jeux Olympiques n’avait proposé un tel modèle de société, inclusive et solidaire, à travers le sport et l’économie qui l’entoure. Paris 2024 s’est engagé à assurer un niveau d’accessibilité exemplaire pour tous à la cité olympique et aux infrastructures, et je me réjouis que les Jeux soient l’occasion de développer une pratique sportive diversifiée et de qualité pour tous.
Les JO 2024, c’est aussi une ode au développement durable, que la Métropole du Grand Paris promeut avec vigueur depuis sa création. En encourageant les infrastructures durables, le recours aux sites naturels, ou encore les mobilités douces, les Jeux permettent l’éclosion d’un véritable projet écologique, et inscrivent durablement ce critère comme une exigence française dans toutes les initiatives nationales et internationales à venir. Un principe que j’ai érigé parmi mes priorités pour la ville de Sceaux.
Dès 1976, Sceaux a été la première commune d’Ile-de-France à créer une zone piétonne et depuis, nous n’avons eu de cesse d’innover en faveur des mobilités douces pour mieux partager l’espace public, le rendre plus convivial. Cette démarche a d’ailleurs été encore récompensée début 2017 par l’Observatoire des mobilités actives, qui a désigné Sceaux comme ville la plus cyclable de France ! Ces initiatives, qui transforment nos territoires urbains en de nouvelles modernités, sont autant d’atouts à valoriser auprès des millions de touristes qui ne manqueront pas de nous rendre visite en 2024.
Au-delà des épreuves sportives, les Jeux Olympiques de 2024 constituent un véritable bond en avant pour le Grand Paris, sur lequel il faut miser dès aujourd’hui. Les infrastructures et les transports nouveaux, ainsi que le tourisme généré par l’événement devront être au service de l’économie de la capitale, mais aussi de l’ensemble du pays et surtout, de nos concitoyens. Nous, élus locaux, devons dès à présent veiller à ce que les habitants de la métropole ne soient pas les grands oubliés à qui l’on prendrait plus que l’on ne donne.
La Conférence nationale des territoires du Grand Paris, qui doit se tenir en octobre prochain et au cours de laquelle le rôle et l’organisation du Grand Paris doit être évalué et discuté, devra permettre de consolider son rôle essentiel dans le développement et l’inclusion de nos territoires. Surtout, il faudra dissiper l’inquiétude qui, après l’euphorie de l’attribution, est déjà en train de poindre : les collectivités territoriales, appelées à financer une partie des investissements notamment, auront-elles les moyens de le faire en toute sérénité et sans sacrifier les services publics de proximité ? La question est tout sauf anecdotique. Ecrasées par la baisse des dotations de ces dernières années et la pression de la péréquation nationale, de nombreuses communes d’Ile-de-France sont aujourd’hui en situation délicate. Et il semble que l’acharnement de Bercy contre la dépense publique soit sur le point d’avoir raison de certaines lignes du Grand Paris Express. Soyons parfaitement précis : les Jeux ne réussiront pas si les collectivités sont ainsi mises en difficulté.
Les années qui nous séparent de la tenue des Jeux Olympiques à Paris et en Ile-de-France sont ainsi l’occasion de faire entrer la métropole dans une autre dimension, moderne, au service de ses habitants, axée sur le développement durable et qui rayonne au-delà de nos frontières. Ne ratons pas le coche !