Fonction publique territoriale : « il est urgent de revaloriser nos agents »

Sous l’égide de Philippe Laurent, son président, les membres du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), se sont réunis ce mercredi 10 janvier à l’occasion des traditionnels vœux. L’occasion de réaffirmer que, malgré un dialogue social bousculé en 2023, l’instance doit garder le cap.

Paru dans La Gazette des Communes, le 10 janvier 2024.

Hasard du calendrier, les traditionnels vœux de début d’année du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), prononcés par son président Philippe Laurent, se sont déroulés au lendemain de l’arrivée à Matignon de Gabriel Attal. Un changement de Premier ministre qui laisse penser à un remaniement d’ampleur.

Invités ce mercredi 10 janvier au siège du CNFPT où se déroulait la cérémonie, Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités et Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la fonction publiques n’étaient pas présents. Fallait-il y voir un signe ?

Dans l’attente d’un possible changement de ministres, Philippe Laurent insiste sur l’essentiel : « Continuer à produire un dialogue social de qualité au risque que ce dernier ne se délite ». Organisations syndicales, CNFPT, FNCDG, et la DGCL ont été chaleureusement remerciés par le président.

Il faut dire que 2023 a été, en la matière, une année difficile pour l’instance paritaire. Seules cinq plénières ont pu être assurées en raison de la mobilisation du collège syndical contre la réforme des retraites (voir encadré chiffres).

L’assurance d’une décentralisation des décisions

Et si, au-delà du mouvement social contre la réforme des retraites, des textes, en particulier celui encadrant la prime pouvoir d’achat, ont crispé les débats en interne, le président assure que ces dissensions se sont toujours déroulées dans « le respect mutuel ».

« Le Conseil supérieur est un pont entre les collectivités et le gouvernement. En matière de décentralisation, et il est dommage que les deux ministres ne soient présents, notre instance est indispensable et produit des travaux de qualité », s’est félicité Philippe Laurent, également maire UDI de Sceaux, vice-président de l’AMF et nouvellement élu président de la Fédération des élus des Entreprises publiques locales (FedEpl).

Dans l’assistance, l’éventualité d’un changement de ministre de la Fonction publique ne fait pas particulièrement d’émules. Seul risque : perdre du temps alors que Stanislas Guerini devait présenter ce même jour les grandes lignes de sa réforme. Un rendez-vous annulé la veille au soir.

Vers un ralentissement des négociations ?

« Je n’ai pas spécialement de craintes. J’ai le sentiment que si nouveau ministre il y a, cela se fera dans la continuité », fait savoir Pascal Kessler, président de la FA-FP. Même son de cloche du côté de la CGT et de la CFDT. L’important reste la constance des débats au sein de l’instance. Si les interlocuteurs de la DGCL resteront les mêmes, les représentants syndicaux pointent, en revanche, le changement de conseillers et donc d’interlocuteurs à la rue de Grenelle.

Pour le président du CSFPT, dans le contexte actuel, il serait tout de même « dommageable de perdre 6 mois de concertation ».

Car, l’urgence est là : « il est nécessaire de revaloriser nos agents. Ce n’est plus possible que près de la moitié d’entre eux gagne 1,5 % de moins que le Smic. Certes, Stanislas Guerini souhaite une négociation salariale annuelle permettant à la fois la revalorisation des salaires et l’anticipation des élus, mais il faut faire vite », a tenu à rappeler Philippe Laurent.

Pour mémoire, l’actuel ministre s’est également engagé à construire un agenda social dédié à la territoriale qui est en cours de finalisation. Il devrait être transmis aux partenaires sociaux à la fin du mois de janvier.