Grand Paris : sa première mission, c’est la culture !
Ci-dessous, tribune publiée le 5 septembre 2015 dans L’Obs – Le Plus
Le Grand Paris, c’est plus de 88 musées, visités tous les ans par plus de 16,6 millions de visiteurs étrangers* fascinés par la culture française. C’est aussi plus de 200 cinémas et plus de 300 bibliothèques. C’est également un nombre impressionnant d’expositions et de festivals, qui, en cette rentrée, symbolise l’effervescence culturelle de notre pays : les Journées du Patrimoine, Jazz à la Villette, Arts en Scène, la Nuit Blanche, la FIAC. Découvrir les Jardins du Château de Versailles revisités par Anish Kapoor, ou embarquer aux côtés des passagers du Grand Paris Express au MAC VAL sont autant d’occasions de vivre cette culture.
La métropole, garante de l’avenir du Grand Paris culturel
C’est un investissement fort dans la formation des artistes, amateurs comme professionnels, avec par exemple plus de 100 conservatoires de musique, de danse et d’art dramatique. Et c’est un formidable accompagnement à la création sous toutes ses formes, avec des milliers de compagnies, d’artistes plasticiens, de musiciens aidés notamment par les communes et les départements. Notre richesse culturelle se trouve à chaque recoin du Grand Paris, sans exception. La BNF, la Basilique de Saint-Denis ou Giverny illustrent à eux seuls ce patrimoine unique. Aux théâtres nationaux et salles de concerts mythiques héritées de notre histoire viennent s’ajouter de nouveaux établissements culturels. De la Philarmonie au New Morning, du Nouveau théâtre de Montreuil à l’Opéra Garnier, la diversité culturelle s’exprime avant tout sur scène. À l’étranger également, la scène électro française et les œuvres de Miss.Tic la font entre autres rayonner. Les atouts culturels du Grand Paris sont une réalité. La métropole doit s’en saisir car elle sera garante de l’avenir du Grand Paris culturel.
Une responsabilité d’une nouvelle dimension
La France a fait de l’accès pour tous à la culture, du soutien à la création et de la protection sociale des artistes une priorité gouvernementale dès 1956, constituant ainsi l’un des fondements d’une certitude : la culture relève d’une responsabilité politique. C’est bien davantage qu’une compétence de gestion. Tout élu, et singulièrement l’élu territorial, doit porter cette responsabilité. Cette conception transversale de la culture, je la défends et la revendique depuis de longues années au sein de la Fédération nationale des collectivités locales pour la culture (FNCC), que j’ai présidée de 2011 à 2014. Elle s’inscrit de façon à la fois complémentaire et autonome par rapport à la politique de l’État.
Avec la création de la métropole du Grand Paris au 1er janvier 2016, cette responsabilité revêt ainsi une nouvelle dimension. La richesse culturelle de Paris et de la petite couronne illustre notre patrimoine historique commun, et la force de notre capacité créatrice.
Mais pour que cette vitalité puisse profiter à tous, il est indispensable que la culture soit accessible, vécue et ressentie par chacun, sans distinction d’âge, de milieux ou de parcours, comme il est indispensable de permettre l’expression de tous. La liberté de création doit être libre. Et le transfert et l’acquisition de connaissances doivent rester les missions premières des collectivités territoriales, intimement liées au développement culturel.
Associer écoles, universités et acteurs du spectacle
Pour cela, la culture doit être pensée par la métropole comme un écosystème dans lequel l’éducation, la créativité et le débat d’idées sont indissociables. La métropole devra donc nécessairement mettre en place une politique culturelle transversale qui encourage la connaissance des arts et de la culture pour développer les capacités d’autonomie, de curiosité, de création et d’innovation
Elle associera les écoles, les universités, les acteurs du spectacle vivant et les artistes pour continuer à nourrir ce sentiment d’appartenance et cette volonté d’agir ensemble. En un mot, une culture comme signe fort de l’identité du Grand Paris et de ses habitants.
Je suis convaincu que la crédibilité de la future métropole sera étroitement liée à sa capacité à accompagner ce mouvement pour devenir un lieu de vie, de culture, d’échanges et permettre d’insuffler une énergie créatrice. Une énergie capable de fédérer tous les Français, et continuer à faire rayonner la culture et la capacité à innover de la France.