Sept fois plus de rigueur !
Les chiffres ne mentent pas.
A examiner de près ceux relatifs au projet de loi de Finances de l’Etat pour 2015, on mesure mieux encore le mépris du pouvoir central pour les collectivités locales, pourtant en charge de multiples services de la vie quotidienne d’une part, des investissements publics d’autre part.
Qu’on en juge.
Selon le propre rapport de présentation du PLF 2015 publié sur le site de Bercy, les dépenses des ministères (hors transferts aux collectivités locales et pensions) passent de 210,4 milliards d’euros en 2014 à 208,6 milliards en 2015, soit une diminution de 1,8 milliard représentant 0,9% du volume total. Les transferts financiers de l’Etat vers les collectivités locales (essentiellement la DGF) passent, eux, de 56,9 milliards à 53,2 milliards, soit une diminution de 3,7 milliards représentant 6,5% du volume total.
Autrement dit, les collectivités locales sont soumises à une rigueur 7 fois plus forte que les services de l’Etat lui-même.
Chaque habitant de nos villes et de nos villages, à un moment ou à un autre, subira les conséquences de cet acharnement qui ne peut s’expliquer que par la domination d’« experts » ignorant la réalité de la vie des gens, sur des élus et des ministres qui semblent malheureusement avoir perdu le sens commun. Car lorsque tel ministre proclame qu’ « aucun effort supplémentaire ne sera demandé aux Français », il ne dit pas la vérité. L’effort qui sera demandé à chacun d’entre nous, ce sera notamment d’être confronté au quotidien à la baisse obligée du niveau de service public : moins de places de crèches, moins de personnel dans les écoles, moins de prestations aux seniors, moins d’entretien des espaces publics, moins de transports publics, moins d’ouverture des équipements culturels, moins de fréquentation des installations sportives, moins d’animations pour tous, …